Point de vue n°1 :
Il est pertinent de vouloir concevoir et mettre en œuvre l'éducation
à la citoyenneté en EPS.
Argument n°1 :
Le rôle d'une discipline scolaire donc y compris l'EPS est l'instruction
du citoyen.
Preuve empirique :
J. André (Les cahiers pédagogiques n°340, 1996) fustige
la didactique. Pour lui la priorité c'est l'éducation civique
en EPS. Dans le champ disciplinaire, la citoyenneté concerne d'abord
la sphère de la vie scolaire.
Preuve institutionnelle :
La charte des programmes (1992) propose une réflexion sur les
finalités, une sélection des savoirs disciplinaires, une
articulation des objectifs de connaissances et objectifs de socialisation
(…) si l'on ne veut pas que les apprentissages scolaires soient leur propre
fin mais qu'ils débouchent sur un réinvestissement hors du
monde scolaire (…).
Preuve scientifique :
Pour Davisse (1996), "ce qui socialise, c'est d'apprendre quelque chose
qui vaille le respect de la règle et de ses contraintes. Les
contenus disciplinaires sont à cet égard disciplinant (…)."
En ce sens le choix des contenus devient essentiel.
Argument n°2 :
Il n'y a pas contradiction entre instruction, c'est à dire les
contenus disciplinaires et l'éducation du citoyen. (Fauroux, 1996)
attention connoté et étiqueté "expert de Bayrou"
Preuve scientifique :
"L'inflationnisme des visées" (Avanzini) éveille le soupçon
du militantisme politique dans l'école. De là, l'école
perdrait sa neutralité.
Preuve institutionnelle :
L'école doit permettre de continuer de faire "vivre et apprendre
des choses qu'on ne vit pas ailleurs". (programme de 6ième)
Preuve didactique :
Montigny (Revue EPS n°283, 2000) organise un tournoi de volley-ball
avec la participation des élèves, des professeurs du lycée,
mais également des pompiers, des gendarmes, des policiers et des
militaires. Si au départ, le regard des élèves était
emprunt de méfiance lors de la première édition, il
est devenu curieux voire amusé. On peut remarquer que dans les gradins
les fonctions premières de chacun s'estompent, s'effacent devant
le spectacle de la finale opposant une équipe d'élèves
aux pompiers. Le port d'un pin's consacré à la lutte contre
le dopage pouvait être considéré comme une sorte d'uniforme
(le même pour tous). Ainsi cette action n'est qu'un pas parmi d'autres.
Si son évaluation reste néanmoins subjective, il n'en reste
pas moins que ses effets se jugent plus sur le long terme. On peut noter
quand même un changement d'état d'esprit ainsi qu'une évolution
dans la vision d'autrui.
Argument n°3 :
la citoyenneté est une préoccupation majeure des enseignants
d'EPS. Pas sûr!!
Preuve institutionnelle :
En tant que fonctionnaire de l'état, ils sont dans l'obligation
de développer la citoyenneté. C'est une finalité de
l'EPS présente dans les textes officiels. Loi d'orientation sur
l'éducation (1989) "le droit à l'éducation est garanti
à chacun afin de lui permettre (…) d'exercer sa citoyenneté".
Preuve scientifique :
Le sondage réalisé auprès des enseignants et des
élèves confirme le décalage entre les centres d'intérêts
des enseignants et ceux des élèves. La citoyenneté
est placé seconde chez les professeurs et seulement sixième
chez les élèves. Bien!!!
Preuve empirique :
On peut dire que l'EPS contribue à l'éducation à
la citoyenneté, mais ne représente pas une priorité.
Par contre il paraît essentiel de l'intégrer dans les pratiques
sportives afin de rendre cet enseignement concret.
Point de vue n°2 :
Bien que l'éducation à la citoyenneté ne
soit pas prioritaire, il est néanmoins impossible de l'occulter.
Dans sa mise en œuvre, l'enseignant peut contribuer à rendre les
élèves plus citoyen.
Canivez (1990) "éduquer le citoyen" c'est enseigner :
le respect de la loi chez le citoyen ordinaire, la participation à
la discussion chez le citoyen actif, qui pense par lui-même.
Argument n°1 :
L'éducation à la citoyenneté passe par la confrontation
aux règles élémentaires de savoir-vivre.
Preuve institutionnelle :
Programme de 6ième (1996) "est privilégié ce qui
permet au plan des relations à autrui d'éprouver sa volonté
de vaincre dans le respect de l'adversaire, d'accepter la décision
d'un arbitre ou d'un juge.
Preuve empirique :
L'éducation à la citoyenneté n'est pas juxtaposée
à ses contenus. En effet il ne suffit pas de ranger le matériel
pour dire qu'ils sont citoyens. Car certains considéreraient cela
comme dégradant ou comme une collaboration à l'ennemi. Par
contre, on peut former des groupes responsables d'une partie du matériel.
Donc gérer son propre matériel s'inscrit dans une étape
dans le cadre d'une progression. Très bien!!
Preuve didactique :
Au collège de Chanteloup (Revue Hyper n°202, 1998), dans
une classe sport, un système de sanction basé sur le modèle
des cartons du football est instauré. Ce système est aussi
bien applicable aux comportements sportifs (en cours de pratiques sportives)
qu'aux comportements généraux.
Argument n°2 :
L'éducation à la citoyenneté passe par le respect
des règlements des activités proposées.
Preuve institutionnelle :
Programme du cycle central (1997) "l'intégration de la nécessité
de la règle reste un objectif du cycle central.
Preuve empirique :
La conformation à la règle n'est pas l'éducation
à la règle. En sport collectif, on ne s'approprie pas la
règle, on la respecte ou on la contourne. La recherche de la limite
de la règle est un des moteurs essentiels des évolutions
des techniques.
Preuve didactique :
Méard et Morales (Les cahiers pédagogiques n°361,
1998) proposent de créer un jeu collectif. Pendant l'élaboration
du jeu les objectifs sont négociés pour que la règle
permette le jeu. On introduit la règle quand un problème
de rapport de force apparaît ou quand elle apparaît nécessaire.
Argument n°3 :
L'éducation à la citoyenneté passe par l'exercice
de rôle d'accompagnement.
Preuve institutionnelle :
Programme de 3ième (1998) "l'éducation à la citoyenneté
permet aux élèves d'être acteurs de leurs pratiques,
de prendre des décisions et des responsabilités et d'occuper
des rôles différents."
Preuve didactique :
Kawa (Revue EPS n°213, 1988) propose dans un jeu réduit
(2 c 2 en BB) de permettre aux élèves, d'une part de développer
leurs compétences dans l'activité et d'autre part d'engager
une transformation de leurs attitudes et de leurs comportements. Les élèves
sont répartis en groupe de 4qui se rencontrent. Les élèves
occupent successivement 6 rôles : joueurs, marqueurs (statisticiens),
tacticiens, observateurs des joueurs, observateurs des arbitres, arbitres.
Le bilan de l'évaluation après un cycle de 18 h montre que
les élèves sont intéressés par les divers rôles.
Ils remplissent convenablement les fiches, ce qui leur fournit des indices
sur leur "savoir-faire basket" ainsi que sur leur capacité à
accepter différents rôles, arbitres, observateurs des arbitres.
Argument n°4 :
L'éducation à la citoyenneté passe par l'engagement
dans les projets collectifs
Preuve institutionnelle :
Programme de 3ième (1998) l'EPS permet d'apprendre le respect
de l'opinion et des comportements d'autrui. "a la in du collège,
les élèves ont en commun un ensemble de connaissances et
de compétences qui témoignent d'une attitude citoyenne valorisant
la solidarité."
Preuve didactique :
Jouniaux (Revue EPS n°280, 1999) propose de sortir des élèves
d'une classe sportive d'un collège classé en ZEP, à
travers une randonnée à VTT. L'objectif est de leur faire
vivre une expérience hors du commun et de les sensibiliser sur les
termes de sécurité, responsabilité, solidarité,
autrement dit une attitude citoyenne. Pour cela, avant la sortie ils avaient
en charge la préparation physique, la préparation des vivres,
des tentes, des vélos. Pendant la sortie (7 jours) les élèves
ont assuré la préparation des repas, le montage démontage
des tentes, l'entretien des vélos. Après la sortie, ils ont
constitué une exposition photo. En bilan, l'équipe enseignante
mesure de façon concrète le progrès des élèves
dans leur comportement. les enfants décrits et souvent catalogués
comme difficile se sont investis, ont fournis un travail sérieux.
Même si cette expérience revêt un caractère exceptionnel.
Et en m^me temps très banal car fréquement organisé
Autres connaissances :
Barthélémy (l'EPS en banlieue et le renouvellement des questions de laïcité et de citoyenneté, Dossier EPS n°35, 1997) la remise en cause d'une éducation traditionnellement pensée comme égalitariste (donner plus à ceux qui ont moins) est une réponse insuffisante aux problèmes posés en banlieue.
25% des délits sont commis par des mineurs.
Dubet estime plutôt qu'il y a une intolérance vis à
vis de la violence. C'est une idée de N.Elias au départ Mais
ces problèmes existent quand même et touchent tous les établissements
de l'incivilité à des violences graves ou émeutes.
L'école participe à l'exclusion.
JY. Rocheix (Revue EPS n°262, 1996) distingue trois violences :
violence à l'école (loi des cités contre loi scolaire),
violence à l'égard de l'école (crise de légitimité,
malentendu entre les attentes des élèves et des parents et
la réalité, perte de crédibilité de l'école),
violence de l'école (l'école engendre échec et sentiment
d'exclusion
TD E2. P. Imbert Thème : La citoyenneté
AUTHOR BOTTINELLI Alexandre PAGE
3 DATE 13/01/01