REPRESENTATIONS et EPS
En quoi les représentations guident-elles l'enseignant d'EPS
dans l'élaboration et la mise en œuvre de contenus d'enseignement
?
Point de vue :
Les représentations sociales et cognitives des élèves
guident leurs actions.
Argument 1 :
Les représentations des élèves sont corrélées
avec leur niveau d'habileté.
Preuve didactique :
FOURQUET, 1990 : activité hand-ball : 5 niveaux de jeu qui correspondent
à 5 types de représentations ( " balle cuir ", " balle trajectoire
", " trajectoire et distance de charge différenciée ", "
pour soi, freinage relatif ", " avec les autres, partie d'un système
complexe ").
Argument 2 :
Les représentations des élèves peuvent être
un frein à leur apprentissage.
Preuve scientifique :
DURET, 1995, lexique thématique en STAPS : activité volley-ball
: représentation initiale des élèves = smash (influence
du dessin animé " Jeanne et Serge "), l'enseignant aura la possibilité
de faire construire le volley-ball comme une activité collective
où la défense est aussi importante que l'attaque : savoir
réaliser au préalable des passes, manchettes, services.
Preuve scientifique :
ROCHEX : " partir de leur représentation afin de mieux s'en
éloigner ".
Point de vue :
La prise en compte, par l'enseignant, des représentations des
élèves, est fondamentale dans son enseignement.
Argument 1 :
L'enseignant a la possibilité de choisir le mode d'entrée
dans une activité en fonction des représentations de ses
élèves liées au sexe.
Preuve institutionnelle :
Programme cycle central publié le 10/01/97 : " Des décalages
de représentations et de mobiles peuvent se creuser selon les appartenances
sociales et les différences de sexe et d'âge ".
Preuve empirique :
Cycle de gymnastique en 4ème – 3ème ( en 6ème,
les différences de sexe sont moins visibles ) :
versant esthétique : représentation des filles,
versant acrobatique : représentation des garçons.
Point de vue :
Les représentations croisées des enseignants et des élèves
influencent l'activité des uns comme des autres.
Argument 1 :
Rôle que peuvent jouer les attentes des élèves
sur la conduite des enseignants.
Preuve scientifique :
DORVILLE, 1987, revue STAPS : questionnaire à des élèves
de terminale (garçons et filles) sur les représentations
qu'ils ont de leur professeur d'EPS et les représentations du professeur
idéal : l'information en retour tend à améliorer les
comportements des enseignants d'EPS, vus à travers la perception
qu'en ont leurs élèves.
Argument 2 :
L'évaluation faite par l'enseignant est souvent fortement influencée
par les représentations qu'il se fait de ses élèves.
Preuve didactique :
LANDY et SIGAL, 1974, " Beauty is talent " : des enseignants évaluent
la même copie : la moitié ont la photo d'une jolie fille et
l'autre la photo d'un laidron.
Résultat : - notes meilleures pour la jolie fille,
plus la copie est mauvaise et plus l'écart de note est important,
différences selon le sexe et l'âge du professeur.
Preuve scientifique :
JACOBSON et ROSENTHAL, 1966, " effet pygmalion " : l'élève
devient ce que l'enseignant pense de lui (influence des représentations
de l'enseignant sur les élèves).
Argument 3 :
Il existe un décalage entre les représentations des enseignants
et les représentations des élèves.
Preuve scientifique :
GILLY, 1980, " les rôles institutionnels et les représentations
maître- élève " : l'enseignant privilégie, dans
sa représentation de l'élève, les aspects cognitifs
de la personnalité de l'enfant et ses attitudes morales face au
travail ; l'élève, au contraire, est plus sensible aux qualités
humaines et relationnelles de l'enseignant qu'aux qualités didactiques.