I- Definitions
- B.Charlot (1998) :
L’échec scolaire se caractérise par des élèves
qui rencontrent des difficultés à l’école et qui n’arrivent
pas à apprendre un certain nombre de choses.
Mais dire que les élèves sont en échec scolaire,
c’est faire le constat d’une situation, mais ce n’est pas l’expliquer.
- C.Hadji (1983) :
L’échec scolaire se marque par l’existence de retards et de
redoublements qui freinent, ou interrompt prématurément le
parcours de certains élèves.
Est en situation d’échec scolaire l’élève qui
ne se trouve pas là où il pourrait et devrait être.
La notion d’échec scolaire est alors triplement relative :
? elle se réfère à des normes objectives de développement
? elle n’a de sens qu’en fonction d’une conception socialement déterminé
de la réussite.
? elle implique une idée générale du bon développement
de l’individu
I- Connaissances institutionnelles
? Textes à visée générale :
- Loi d’orientation sur l’éducation 1989 :
« Le service public de l’éducation contribue à
l’égalité des chances. »
« L’école ne peut négliger aucun élève
. »
- Arrêté du 23/05/1997,mission du professeur
« Le professeur a la responsabilité de créer dans
sa classe les conditions favorables à la réussite de tous.
»
- BO du 10/07/1999 :quel collège pour l’an 2000
« Le collège doit permettre à tous et à
toutes d’acquérir une éducation de qualité, égale,
juste et adaptée au défi de l’avenir . »
? Textes spécifiques EPS
- Loi du 16/07/1984 : organisation et promotion des APS
« L’EPS et le sport universitaire contribuent à la rénovation
du système éducatif, à la lutte contre l’échec
scolaire et çà la réduction des inégalités
sociales et culturelles. »
- BO du 31/08/2000 : programme de la classe de 2° et de 1°
« L’enseignement de l’EPS fait vivre à tous les élèves
des expériences corporelles collectives et individuelles qui permettent
au travers de la réussite, donc de l’efficacité de chacun,
l’accès à la citoyenneté en acte, l’équilibre
et le développement personnel, la réalisation de soi.
I- Connaissances scientifiques
- Bourdieu, Passeron (1964) :
La société est inégalitaire, les chances de réussite
scolaire et professionnelles des individus ne sont pas les mêmes
selon qu’ils appartiennent à des milieux favorisés ou défavorisés.
- Chiland (1983) :
L’échec scolaire est un phénomène de société,
c’est à dire un phénomène de culture, en ce sens qu’il
affecte l’adaptation du sujet à son environnement. Le problème
de l’échec scolaire est aussi celui de l’école qui crée
délibérément l’échec scolaire.
- Therme (1995) :
L’adolescent trouve paradoxalement dans son statut de mauvais
élèves les éléments de son identité,
qu’il s’efforce de conserver. Une des réponses concernant les moyens
d’adaptations de la pédagogie en vue de la lutte contre l’échec
scolaire pourrai(t nous conduire à proposer un travail au
niveau de la relation pédagogique.
- Charlot, Bautier, Rochex (1992) :
L’échec scolaire dépendrait de la relation des élèves
au savoir et à l’école, c’est à dire le sens qu’ils
leur attribuent.
- Sarthou :
Tout enseignement vise la transmission de savoirs. Ces savoirs doivent
être intégrés (auto-construction) par l’ensemble des
personnes confiées à l’enseignant. A partir du moment où
l’enseignant s’adresse non pas à un élève mais à
un groupe d’élèves, il est amené à différencier
son enseignement ; il doit tenir compte des différences interindividuelles
: motivations, rythmes d’apprentissage, processus d’apprentissage, représentations…
La notion de différenciation pédagogique ou de «
pédagogie différenciée »englobe l’ensemble des
techniques didactiques et pédagogiques permettant à l’enseignant
de faire progresser le plus grand nombre par rapport à un même
savoir. Ce dernier pourra tout mettre en œuvre pour permettre le progrès
de tous lorsqu’il connaîtra les potentialités, capacités,
niveaux de compétence, besoins, motivations … de chaque apprenant
du groupe.
Il est bien évident que la réussite de tous les élèves
d’une même classe pour les différents objectifs de l’EPS ne
peut être atteinte ; toutefois, le challenge que l’enseignant doit
relever est celui de la réussite d’un maximum d’élèves
par rapport aux objectifs formulés.
L’enseignant doit se donner les moyens de concevoir, construire, utiliser,
réguler les outils didactico-pédagogiques visant l’efficacité
professionnelle.
- Gilly (1989) :
Intérêt pour l’EPS conçue comme « récréation
», qualités motrices mais difficultés de compréhension,
absence d’objectifs à long terme sont pour les enseignants les traits
saillants des élèves en situation d’échec.
Mais c’est surtout par leur non-conformité aux règles
sociales permettant le fonctionnement du groupe qu’ils mettent l’enseignant
en difficulté.
Les qualités motrices ou les compétences ne définissent
pas le bon élève, l’important, c ‘est son aptitude à
se conformer aux règles sociales permettant un bon fonctionnement
du groupe.
- Méard (1988) :
L’inégalité des résultats scolaires se manifeste
avant tout par une différence d’attitudes vis à vis des savoirs,
des contraintes, des règles de fonctionnement de l’école.
Elle est la conséquence visible des différents degrés
d’implication des élèves, de leur attitudes face aux tâches
d’apprentissages en particulier.
Dans la pratique, lutter contre l’échec scolaire passe donc
par un travail de transformation d’attitudes chez les jeunes scolarisés.
Il s’agira de repérer l’attitude de l’apprenant, son degré
d’autonomie, en fonction des différentes règles qui régissent
le cours d’EPS : les règles institutionnelles, groupales, des jeux
sportifs, d’action.
L’élève en situation d’échec ressent tos ces principes
comme une pression coercitive globale.
L’EPS possède des atouts considérables
: la multiplicité des règles qui la traverse, la variété
des supports, le statut particulier des contenus qu’elle véhicule,
l’émotion spécifique qu’elle fait naître chez les élèves.
Pour toutes ces raisons, l’EPS s’impose comme un terrain privilégié
de réflexion et d’action dans une perspective de lutte contre l’échec
scolaire.
- Therme (1995) :
Les cultures du corps et les savoirs moteurs sont les seuls savoirs
légitimes du système scolaire qui ne véhiculent pas
les pesanteurs de l’exclusion car ils sont mis en œuvre dans des activités
qui possèdent des significations pour le sujet, les APS, si tenté
qu’on ne les rendent pas abstraites.
L’EPS s’adresse au canal moteur et non au canal de l’abstraction linguistique
fortement marqué par les inégalités sociales même
si le programme et l’institutionnalisation pourraient faire perdre de la
liberté au professeur d’EPS.
Partant du niveau réel de l’enfant, l’enseignant d’EPS va progressivement
l’amener au plus haut niveau de production motrice et mentale. C’est une
discipline qui n’exige pas de pré-requis, elle s ‘adresse à
l’enfant réel, en ce sens elle est structurellement adaptée
à la lutte contre l’échec scolaire.
- Therme (1995) :
Certaines catégories d’enfants et d’adolescents sont en permanence
livrés à l’échec, à l’abandon, à la
dévalorisation permanente. L’école prend souvent le relais
de cette situation sociale car la plupart des disciplines sollicitent des
capacités que ces élèves n’ont pas pu développer
dans leur milieu.
Le cercle vicieux de l’échec se réforme et dans cette
situation, l’enfant trouve son identité dans le statut de «
mauvais élève » qu’il va avoir tendance à entretenir
de façon non consciente.
L’EPS, du fait qu’elle sollicite d’autres capacités : motrices, émotionnelles, relationnelles, ludiques…permet qu’adviennent pour ces enfants des situations de réussite. Il s’agit là d’un mécanisme primordial pouvant participer à la rupture de ce cercle de l’échec.
- Méard, Bertone(1998) :
Le recours à l’auto évaluation intervient aussi dans
le processus de lutte conter l’échec scolaire. Lorsque l’adolescent
peut s’auto apprécier, il parvient à s’extraire de l’obligation
scolaire, au moins partiellement. Il se donne lui même les consignes,
il applique lui même les critères. Cela participe également
à une « attribution causale interne » (la réussite
ou l’échec dépendent de ce que je mets en œuvre) et finalement
à une responsabilisation.
I- Connaissances didactiques
- Revue EPS n° 214, Brolles, ultimate :
Activité peu connue apporte du nouveau, de la curiosité
et de ce fait, elle active. Valorisation de l’élève peu performant
en EPS. Cette caractéristique permet de limiter l’hétérogénéité
» des engagements des élèves.
- Revue EPS n°236, Huot, acrogym en BEP :
Les progrès sont la condition pour que ceux ci entrent dans
un processus de valorisation de l’image de soi. Dans le cas contraire,
l’EPS reproduira à son tour le manège infernal de l’échec
scolaire.
- Revue EPS n°217, Delignières, gym :
Parcours individualisé.