I DEFINITIONS :
- « Acte par lequel on formule un jugement de valeur portant sur un objet déterminé (individu, situation, action, projet..) par le moyen d’une confrontation entre deux séries de données (…) des données qui sont de l’ordre du fait (…) des données qui sont de l’ordre de l’idéal (…) » C. HADJI “ L’évaluation, règles du jeu ’’ (1989)
- « Un instrument de mesure [qui] possède idéalement
trois qualités : il est valide, autrement dit objectif, autrement
dit constant et stable, il est sensible, autrement dit il possède
une grande qualité de discrimination ».
C.HADJI “ L’évaluation des actions éducative ’’
(1992)
- « Evaluer c’est multiplier les prises d’information afin
d’en tirer des enseignements de modifier la démarche entreprise
afin de la rendre plus efficace »
B.MACCARIO “ Théorie
et pratique de l’évaluation dans la pédagogie des APS’’ (1982)
II HISTORIQUE :
D’après
PELLETIER. L (1971) repris par B. MACCARIO en 1982 dans “ Théorie
et pratique de l’évaluation dans la pédagogie des APS’’ ,
l’évolution vers l’instauration d’une mesure systématique
et objective dans les établissements scolaires présente 3
grandes phases :
? une première (début du XX éme)
Testing period caractérisée par l’élaboration de tests
d’intelligence et de rendement pour remplacer les « mesures
subjectives individuelles et aléatoires ».
? une seconde période measurement period
où l’accent est mis sur le mesure.
? une troisième période évaluation
period débute vers 1930. Le terme évaluation remplace partiellement
celui de « mesure ».
Les textes de 1967 concrétisent les changements opérés
dans la manière d’évaluer. L’évaluation va s’infléchir
d’autres formes que la seule compétition. Nous passons de l’observation
des comportements (avant 1967) à l’évaluation par objectifs
(1968-….).
III LES TEXTES OFFICIELS :
* Recommandations pédagogiques concernant l’évaluation
des résultats scolaires en EPS au titre de brevet. Note de
service du 19 octobre 1987.
Les différentes composantes de l’évaluation doivent
intervenir dans la notation en
respectant la proportion ci-après : 2/3 de la note ? évaluation
des conduites motrices
1/3 de la note ? évaluation des connaissances
* Modalités d’organisation du contrôle en cours de formation
et de l’examen terminal pour l’EPS au lycée. Arrêté
du 22 novembre 1995.
L’évaluation des compétences se fait sur 15 points et
comprend :
- une note de maîtrise d’exécution (> à la note de
perf)
- une note de performance
L’évaluation des connaissances se fait sur 5 points.
* Loi d’orientation
sur l’éducation du 10 juillet 1989(titre V).
- (art.25) L’évaluation du système éducatif
: l’inspection générale de l’Education nationale procède
à des évaluations départementales , académiques
, régionales , nationales …
- Les évaluations prennent en compte les expériences
pédagogiques afin de faire connaître les pratiques innovantes.
- (Rapport annexé) L’évaluation s’applique à tout
le système éducatif : les élèves , les étudiants
, les personnels , les établissements , les services extérieurs
, l’administration centrale.
- Elle contribue à l’amélioration du système éducatif.
* La Charte des
programmes du 13 novembre 1991.
- (3. Les documents d’accompagnement) 3.1.5 : Ce document propose des
pistes pour la mise en œuvre d’une évaluation formative…
- Des moyens facilitant la mise en place d’auto-évaluations.
* Le projet d’établissement
circulaire du 17 mai 1990.
- (V. L’évaluation ) Deux dispositifs spécifiques concourent
à l’évaluation de la réalisation du projet d’établissement
: - un dispositif (d’évaluation) interne à l’établissement
; outil de pilotage.
-un dispositif (d’évaluation) externe permettant au ministère
de collecter des informations et de les exploiter.
* Mission du
professeur exerçant en collège , en lycée…circulaire
du23 mai 1997.
- (II Exercer sa responsabilité dans la classe) Il conçoit
et met en œuvre les modalités d’évaluation adaptées
aux objectifs.
- Il est attentif aux effets de l’évaluation sur les élèves.
- Il sait l’importance à accorder à l’évaluation
d’une séquence d’enseignement dans le soucis d’accroître la
pertinence et l’efficacité de sa pratique.
* Programme d’EPS
de la classe de 6ème des collèges arrêté du
18 juin 1996.
- Le projet pédagogique d’établissement précise
ce qui doit être évalué. Le présent programme
constitue, avec son document d’accompagnement , un ensemble de références
qui aide , l’enseignant à identifier ce qui , dans son enseignement
, doit-être évalué dans le cadre des instructions en
vigueur.
* Programmes
du cycle central du collège arrêté du 10 janvier 1997.
- Le collège propose 2 niveaux de compétences ; on peut
considérer que :
? une activité pratiquée pendant au moins
10 heures effectives conduit à la maîtrise des compétences
du 1er niveau
? 20 heures de pratique effective rendent exigibles
les compétences du 2éme niveau
* Programmes
des classes de 3éme des collèges arrêté du 15
septembre 1998.
- L’évaluation porte sur les compétences spécifiques
vérifiables, attachées à une activité particulière.
- L’évaluation portera sur plusieurs activités
* Programmes
des enseignements de la classe de 2nde BO du 31 août 2000.
- L’évaluation des compétences et des connaissances permet
aux enseignants d’affecter une note d’EPS lors des échéances
trimestrielles. L’évaluation des compétences se réalise
de façon globale à partir de l’observation de l’élève
dans une situation proposée par le programme.
IV LA REPRESENTATION SOCIALE DE LA NOTION :
• CHAMBON in colloque Montpellier Cadopi :
Les parents et les enfants ont une image de l’EP différente
de celles des enseignants de cette discipline, ceux-ci pensent que l’EPS
demande peu d’efforts peu de mémoire peu d’imagination elle doit
peu compter dans les notes et nécessite une pédagogie libérale.
• BOULARD et MORANA dans revue EPS n°189 (1984) « EPS
, opinions publique et évaluation »
« il est à craindre que le concept d’évaluation
devienne une (…) mode passagère pour nommer autrement la notation
. »
« Confusion » également dans le choix des critères
sur lesquels se fonde l’évaluation.
« Pendant que nous évaluons des savoirs, savoir-faire,
savoir être, parents-partenaires sociaux (et peut-être même
les élèves) évaluent des savoirs devenir ? »
V PROPOSITIONS D’AUTEURS :
• HERVE , LEZIART & COLL in revue EPS 237 (1992) « L’évaluation
de connaissances aux examens ».
« Nous avons choisi de nous attacher à évaluer
les savoirs procéduraux en EPS, savoirs proches de la pratique,
exprimés hors de la pratique et observés dans la pratique
»
• AMIOT, BADIN in revue EPS 233 (1992) « S’évaluer construire
un projet en gym »
« Notre demande s’inscrit dans le cadre d’une pédagogie
du projet de l’élève avec, pour objectif , le développement
de l’autonomie et de la responsabilité ».
• COMBAZ in « Sociologie de l’EP » (1992)
Les différences de niveaux en EPS sont corrélées
significativement aux résultats des autres disciplines au bac de
1987 .
• BONNIOL , in repères 1989
« L’évaluation devient partie intégrante des dispositifs
d’apprentissage en tant que processus de formation à l’intérieur
même du processus de formation »
• TEMPRADO
Mesure de l’apprentissage par un test de rétention à
3 mois ou un test de transfert (dans une autre discipline).
VI FACTEURS JOUANT SUR LA NOTION :
• PINEAU in revue EPS 237 (1992) « Les épreuves d’EPS aux
examens de l’éducation nationale »
-Influence de la société ? « ces nouvelles
formes d’évaluation (…) rencontrèrent un succès incontestable
au pré des élèves et des familles »
-Influence des normes scolaires ? « La discipline y gagnera
beaucoup de confiance et de crédibilité au pré de
l’institution et dans les établissements scolaires »
VII LES FAITS ET AFFIRMATIONS :
CARDINET (1996) Universalis :inventaire des méthodes d’évaluation.
? Il n’y a pas de méthode parfaite mais une méthode adaptée
à chaque classe
Les notes scolaires restent ambiguës parce qu’elles jouent des rôles de nature différente (coopération/compétition ; affectif ; réajustement pédagogique) à partir d’une même formulation chiffrée pour des acteurs divers (élèves , profs , parents , institutions).
COMBAZ (1992) « Sociologie de l’EP » PUF :
? Il existe des inégalités de réussite en
EPS en fonction des catégories sociologiques , mais aussi selon
les formes d’évaluation utilisées au niveau de l’établissement.
Statistiques sur enquête nationale concernant les résultats
au bac 1986 et évaluation qualitative sur 4 établissements.
Les élèves qui réussissent en EPS réussissent
aussi dans les autres disciplines et sont le plus souvent des garçons
de classes sociales favorisées.
Les causes : la variété des choix d’APS, des modalités
d’évaluation claires.
La construction des savoirs scolaires fait l’objet de conflits débats
idéologiques et ceux qui sont transmis ont fait l’objet d’un tri.
En EPS, le sport est toujours valorisé ce qui marginalise les
classes sociales défavorisées. Les CE doivent être
pensés en rapport avec les capacités cognitives et
biologiques des élèves mais aussi en fonction de leur diversité
culturelle et sociale.
L’EP dans sa quête de légitimité scolaire, ne participe
pas à la lutte contre l’échec scolaire, au contraire, elle
y contribue en n’étant pas différente des autres disciplines
tant sur le plan de la culture scolaire que sur le plan des modalités
d’évaluation.
HAMELINE (1996) Universalis : Les facettes de l’évaluation.
? L’évaluation dans le monde éducatif traduit l’évolution
de celui-ci mais aussi celle de la société.
L’évaluation peut-être analysée comme la question
sur les « résultats obtenus ». Mais aussi, sous l’angle
de l’image de soi et de ses résonances psychologiques chez l’évaluateur
et l’évalué. Les injonctions sociales, les travaux de PERRENOUD
n’attribuent un sens à l’évaluation que si elle permet un
retour sur l’institution éducative.
Le modèle de l’évaluation des curricula participe à
l’entreprise de rationalisation du système éducatif. Il est
issu du monde de l’entreprise.
MARSENACH (1984) in revue EPS n°185 : « L’évaluation
en EP »
? L’évaluation en EPS est un enjeu majeur qui peut s’interroger
à partir de :
Pourquoi évaluer ? Qui ? Quand ? Qu’est-ce qui est évalué
? Comment ?
Pourquoi = enjeu institutionnel, différenciation des pratiques,
objectivité.
Qui = les élèves voir l’enseignant
Quoi = les objectifs généraux selon 4 dimensions (bio,
psycho, socio-motrice, expressive).Les objectifs opérationnels concernent
une famille d’APS transcrite en terme de tâches formulées
en verbes d’action.
Comment = 3 logiques :
• normes quantitatives (mesures, grilles,
tests, parcours)
• évaluation par objectifs (fiche de
« compétences » ; tests d’acquisition en situation ;
parcours de coordination ; échelles de comportements à tendance
normative ou de développement)
• évaluation différenciée
(perfs rapportées à des barèmes taille, poids, âge,
nomogrammes ; échelles différenciées en fonction du
niveau de départ de l’élève).
ALLAL (1996) :Recension des méthodes d’évaluation des
curricula.
? L’évaluation des curricula (ensemble des composants d’un programme
de formation) est réalisée de façon spécifique.
Leur objectif est la régulation d’une action et non la production
de connaissances.
Les méthodologies sont celles d’enquêtes à plusieurs
niveaux :
- sondages par questionnaires puis interviews ou observations.
- études de cas
- observation de type ethnographique
- analyse documentaire universalis modélisation (extraire les
éléments signifiants afin d’en construire une représentation).
- recherche-action (implication du chercheur comme agent du changement)
COGERINO (1997) in revue EPS n°264: «Les savoirs d’accompagnement,
problèmes posés»
Quels sont les difficultés auxquelles sont confrontées
les équipes d’enseignants pour définir les éléments
des savoirs d’accompagnement.
? Les problèmes concernent l’identification des savoirs ; leur
programmation ; leur évaluation ainsi que leur faisabilité
pratique, une enquête par questionnaire.
Les difficultés de définition des savoirs : propres
à un groupe ou une APS ?
Ne pas évaluer ce qui l’a déjà été
ou qui n’est pas un savoir (attitudes)
Comment enseigner ces savoirs, des leçons spécifiques,
intégrées ? par exemple le stretching.
Ne pas évaluer la capacité de l’élève à
enseigner mais à apprendre. La sommation de plusieurs évaluations
au pif, n’est pas d’une grande rigueur.