DEFINITIONS
MOTIVATION
« Le concept de motivation représente le construit hypothétique
utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes
produisant le déclenchement, la direction, l’intensité et
la persévérance du comportement.
R.Vallerand et E.Thill, Introduction à la psychologie de la motivation,
1993
( 4 variables identifiées dans le concept de motivation
« Motivation = but, relation cognitive d’un résultat ou
d’un état que l’on désire atteindre »
Bandura, Cervone, 1993
( idée d’une relation but/motivation
« La motivation se rapporte à la régulation du comportement
de satisfaction des besoins et de recherche de buts »
Thomas, 1991
PLAISIR
Le plaisir se rapporte à l’expérience de sensations agréables,
de stimulations
( Il renvoie à l’hédonisme.
LES TEXTES OFFICIELS
PROGRAMMES COLLEGE 1996
Les APSA «permettent à tous les élèves de
s’éprouver physiquement et de mieux se connaître en vivant
des expériences variées et originales, sources d’émotions
et de plaisir.
Les élèves «découvrent des activités
qu’ils pourront suivre au-delà de l’école »( motivation
continuée
« résoudre et maîtriser les problèmes liés
à la coopération »( motivation d’affiliation
« Enrichir le rapport que l’élève entretient avec
son corps et à favoriser l’élaboration d’une image de soi
positive »( motivation d’accomplissement.
6ème :
« les élèves présentent quelques traits
caractéristiques (…) :
.le désir d’agir en vue d’un plaisir et d’un résultat
immédiat
.l’envie de jouer avec les autres »
« Cette sollicitation (avec l’environnement) déclenche
de profondes émotions qui peuvent devenir des stimulants favorables
à la motivation et au progrès »
5ème :
L’importance des transformations motrices «peut entraîner
des enthousiasmes et des engagements, parfois excessifs, mais également
une forte démotivation »
PROGRAMMES LYCEE :
« Ce citoyen est responsable de la conduite de sa vie corporelle
pendant la scolarité et tout au long de la vie, attentif aux relations
sociales, pleinement acteur et critique.. » ( motivation continuée
« Se confronter aux activités physiques, sportives et
artistiques, permet de vivre une diversité d'expériences
corporelles »
Les connaissances sur soi «s’acquièrent par l'expérience,
guidée par l'enseignant, et progressivement constituent un répertoire
de sensations, d'émotions et permettent ultérieurement une
adaptation à des situations nouvelles » ( motivation d’accomplissement
et motivation d’hédonisme
« La programmation veillera à permettre aux lycéennes
et lycéens un véritable engagement dans l'enseignement…et
l'implication dans les différents collectifs »( motivation
d’affiliation
2nde :
« Le plus souvent l'élève est invité à
préciser son projet personnel dans l'activité, à identifier
les relations entre les projets individuels et collectifs, au sein d'une
équipe, d'un groupe de travail, de la classe, à exprimer
ses choix, ses goûts »
1ére :
« En classe de seconde, les élèves ont assuré
les prérequis nécessaires dans les activités physiques,
sportives et artistiques choisies. Pour autant en classe de première,
la diversité subsiste en fonction des goûts, des motivations,
des projets personnels à l'égard de l'éducation physique
et sportive. »
« Les élèves sont invités à participer
à l'animation de certaines séquences de travail, à
l'organisation de la classe. Cela peut constituer une garantie du maintien
de la pratique de l'activité physique après le lycée
»
LES DIFFERENTS TYPES DE MOTIVATION
On considère la motivation en tant que besoin.
2 théories :
( Théorie de Hull, 1943 : théorie homéostasique
« Le besoin correspond à l’écart
physiologique par rapport à un idéal »
Il caractérise alors la motivation en tant que recherche de
besoins primaires :
_ la recherche de sensation
_ la recherche de stimulation
( Théorie de Nuttin, 1980 :
« Le besoin est une relation requise
entre l’individu et le monde pour l’atteinte de standards(innés
ou construits) et par conséquent son fonctionnement optimal. »
Il reprend, tout comme Durand en 1987, les travaux d’Atkinson
:
Atkinson (1957) : Il y a 3 types de
motivation ou de besoin :
· D’accomplissement = elle caractérise majoritairement
les élèves qui s’appliquent à bien réaliser
une tâche pour la réussir et faire la démonstration
de leur compétence
· De plaisir (hédonisme) = recherche de sensations
· D’affiliation = recherche de relations sociales
Les élèves sont plutôt orientés vers un
type de motivation ou vers un autre en fonction de leur vécu antérieur
et des tâches proposées.
( Actuellement, on préfère utiliser le terme de «motif » plutôt que de «besoin ». Nuttin(1980) distingue le «besoin », plus général, au «motif », orienté vers un objet ou un but concret.
( Deci (1980) distingue quant à lui la motivation intrinsèque
qui est liée à la compétence de l’élève
et aux bénéfices qu’il peut tirer directement de son activité
de la motivation extrinsèque qui est issue d’une récompense
ou d’un renforcement extérieur.
LES INDICATEURS DE LA PERFORMANCE
Roberts, 1990 :
Le choix de certaines activités et de certains buts
L’intensité du comportement adopté(«effort consenti
»)
La constance de cet investissement
La persévérance dans l’activité choisie
La performance (mais de façon limitée car elle subit
beaucoup d’influences)
LES FACTEURS JOUANT SUR LA MOTIVATION
( La conception de la compétence : Roberts, 1990 distingue 2
types de conception de la compétence pour les élèves
:
( être compétent c’est être meilleur que
les autres (buts de compétition)
( être compétent c’est réussir une tâche
(buts de maîtrise)
( La théorie de l’expectation-valence : Atkinson, 1957
La tendance à rechercher le succès dans une tâche
est proportionnelle au produit de la probabilité subjective du succès(expectation)
et de la valeur incitative du succès(valence).
( Les buts motivationnels : Nicholls, les buts de maîtrise (recherche de progrès) sont favorables à l’apprentissage alors que les buts de compétition (ou comparaison sociale) ne le sont pas toujours.
( Le vécu antérieur : Fox, 1989, modèle hiérarchique de l’Estime de Soi, montre que la réussite antérieure, du fait qu’elle augmente l’estime de soi de l’élève, fait augmenter son engagement dans l’activité d’une part, et contribue à orienter l’élève vers des buts de maîtrise d’autre part.
( Les attributions causales : Weigner, 1972 puis 1979 : en fonction des attributions causales que le sujet fait par rapport à ses actions, sa motivation peut changer. Les causes peuvent être internes ou externes, et stables ou instables.
( La théorie de l’effort consenti ou effort voulu : Kukla, 1972
:
Il est lié à l’estimation de la difficulté
de la tâche à réaliser.
( La valeur accordée à la tâche : Famose, dossier
EPS n° 35 : la valeur accordée à la tâche par l’élève
influe sur son engagement dans l’activité, au même titre que
son habileté perçue.
Motivation = confiance en soi ( valeur de la tâche
( Les différences inter-individus : Nicholls, 1993 montre que pendant des cours, un échec en classe provoque chez certains élèves une baisse de la motivation vers des tâches scolaires et chez d’autres, une augmentation de cette motivation.
( La contrôlabilité de l’environnement : Erlich, 1989 :
si on donne à des enfants des tâches trop difficiles, ils
échouent et quand on leur redonne des tâches à leur
portée, ils sont moins persévérants et ont de moins
bons résultats. Ils ont des comportements dits de résignation.
( La typologie des classes : Philippe Roy, 1998, Typologie des classes
et pédagogie des AP et S : En fonction du profil des classes, il
propose des approches pédagogiques variées
(Profil d’une classe de type 1 : chargées, avec beaucoup de filles,
de même âge et peu de boursiers
Hypothèse sur le profil motivationnel
: ils reproduisent en EPS leur rapport très positif avec l’école(très
motivés pour toutes les matières avec préférences
pour les connaissances déclaratives)
( Profil d’une classe de type 2 : peu chargées, mixité, nombre
de boursiers égal à la moyenne
Hypothèse sur le profil motivationnel
: Ils reproduisent en EPS de leur rapport différenciés à
l’école(pas confiances en eux, rapports différents suivant
les matières)
( Profil d’une classe de type 3 : très réduites, avec beaucoup
de garçons, d’étrangers, de boursiers
Hypothèse sur le profil motivationnel
: distinction très nette entre leur rapport très positif
à l’EPS et leurs rapports très négatifs à l’école(rejettent
la sanction de leur incompétence dans le système scolaire)
( Biddle, 1994, Revue Enfance n°2-3 :
Il montre que chez l’enfant, le plaisir et
l’augmentation de l’estime de soi sont plus important que des préoccupations
plus abstraites concernant la santé.
Il propose alors de privilégier simultanément
la motivation intrinsèque, les sensations de bien-être psychologique
et le sentiment d’autonomie.
CAS CONCRETS
D. Lehénaff, 1990, Revue EPS n°223 :
Il propose une approche particulière du triathlon après
avoir constaté que les élèves rejetaient les activités
énergétiques.
Les élèves se fixent des projets personnels sur leur
future performance dans des «contrats personnalisés ».
L’activité est plus abordée sur son côté
spectaculaire et esthétique que sur son côté énergétique.
Il observe ainsi «une nouvelle motivation des élèves
en athlétisme et en natation présentant un caractère
attrayant dans ce nouveau contexte ».
CONNAISSANCES DIDACTIQUES
D. Delignières et S. Pérez, 1998, Revue STAPS n°45
: « Le plaisir perçu dans la pratique des APS : élaboration
d’un outil d’évaluation. »
Ils proposent «un outil psychométriquement valide pour
l’évaluation du plaisir perçu lors de la pratique des APS
». Pour cela, ils ont construit un «questionnaire de plaisir
perçu » avec 10 items en rapport avec ce que les élèves
ont ressenti pendant un cycle.
Mais ils peuvent également identifier l’intensité et
la nature du plaisir perçu par les élèves.