risque & sécurité
Point de vue n°1 :
Plusieurs aspects de la sécurité sont envisageables en
EPS. L’apprentissage de la sécurité-solidarité et
l’apprentissage de la sécurité-autonomie contribue à
la formation d’un citoyen responsable et autonome.
Þ Argument n°1 :
Les élèves ne conçoivent l’entrée dans
certaines APSA (gym, combat, escalade…) que par la prise de risque.
Preuve institutionnelle :
Les turbulences de l’adolescence suscitent de difficultés imprévues.
Des décalages de représentations et de mobiles peuvent se
creuser, selon les appartenances sociales et les différences de
sexe et d’age. Programmes du cycle central (1997).
Preuve scientifique :
Eysenck (1967) les sujets introvertis présentent de manière
chronique les niveaux d’activité plus élevés que les
extravertis.
Zuckerman (1990), un sensation seeker est un individu caractérisé
par un besoin élevé d’intenses formes de stimulations et
d’expériences nouvelles complexes et variées.
Preuve didactique :
En gym, 5ème, dans l’apprentissage du salto avant, comme vu
précédemment les conditions matérielles et les consignes
seront non négociables (Levi Strauss) . La mise en place d’atelier
progressif (Famose, 1990) permet aux élèves « casse-cou
» ou « kamikaze » (Eisenbeis, Touchard, 1995) de contrôler
leur émotion en passant d’une figure acrobatique réalisée
à « l’énergie » à une figure gymnique
réalisée en maîtrisant envol, vol, réception.
Þ Argument n°2 :
Donc il est nécessaire d’orienter ces élèves à
s’investir autrement dans ces APSA. La notion de sécurité-solidarité
ou co-sécurité peut dans une certaine mesure participer à
modifier leur représentation.
Preuve institutionnelle :
En 6ème, (1996) dans la confrontation à l’environnement,
apprendre à agi en sécurité pour les autres est un
facteur essentiel en EPS et permet effectivement d’aborder les notions
de solidarité et d’entre aide.
Preuve empirique :
En escalade, la protection des élèves entre eux demeure
un aspect central dans cette activité. Il est indispensable que
le grimpeur se sente en sécurité afin de se consacrer uniquement
à la réalisation de sa voie.
Preuve didactique :
JM. Boucheron (Revue EPS n°249, 1994) renforce le rôle de
l’assureur. Dans cette activité considérée dangereuse
mais où les accidents sont très peu fréquents, (vigilance
supérieure que dans les autres activités ou négligence
des activités dites moins risquées) on peut dire qu l’assureur
tient dans ces mains la vie de son camarade… Il détermine cinq groupes
de niveaux. Dans le 1er, l’utilisation du matériel est approximative,
l’attention n’est pas soutenue en permanence. Une surveillance particulière
des élèves de ce groupe est nécessaire. Dans le 5ème,
l’assurage en moulinette est parfait, les manœuvres de secours lors du
vol du grimpeur sont maîtrisées.
Þ Argument n°3 :
La sécurité-autonome participe à la formation
d’un individu citoyen.
Preuve institutionnelle :
Programme 6ème (1996), dans le cadre des relations que l’individu
entretient avec le monde physique, un des objectifs à privilégier
est l’apprentissage de la sécurité pour soi.
Preuve empirique :
Derlon (1999), si assurer la sécurité d’autrui semble
d’un apprentissage évident, apprendre sa propre sécurité
peut sembler difficile.
Preuve didactique :
C’est ici qu’interviennent les connaissances sur les gestes de l’échauffement
et de la récupération pour préserver son potentiel
physique.
La parade en gym doit préserver l’intégrité physique
des élèves en action ainsi que celle du pareur.
En planche à voile c’est la vérification de l’état
du flotteur et du gréement qui conditionnent la sécurité
de l’élève. La liaison flotteur-voile est le plus important
sur le plan de la sécurité matérielle.
Savoir modérer son engagement et mesurer les risques de ses
actions contribue à la conservation de sa propre intégrité
physique ainsi que celle des autres
Point de vue n°2 :
Un cycle d’apprentissage à la sécurité doit s’ancrer
sur la pratique d’une APSA porteuse de la problématique du risque.
Þ Argument pour:
En effet, les réflexes de sécurité ne peuvent
s’acquérir efficacement qu’en situation de péril.
Preuve scientifique :
Ce qui est intéressant dans le risque c’est la possibilité
de dépassement dans l’épreuve, de dépassement de soi.
Le risque permet à l’élève d’apprendre et finalement
de se développer, de se construire n tant qu’homme. L’enjeu de l’école
est donc d’aider les élèves à prendre des risques
(Goirand Revue Hyper n°207 1999).
Þ ARGUMENT CONTRE :
Cependant la pratique d’une APSA à risque n’est pas le seul
facteur jouant sur l’apprentissage de l’élève .
Preuve scientifique :
Les APSA ne détiennent pas en elles-mêmes les savoirs
et un pouvoir éducatif. Ce n’est en effet pas parce que l’on fait
pratiquer à sa classe l’activité escalade que les élèves
font l’apprentissage de leur sécurité et de celle des autres.
La pratique est un prédicteur de l’efficacité de l’enseignement
mais ça ne suffit pas. (Hauw denis 2001)
Preuve scientifique :
La prise de risque est aussi liée à la personnalité
de l’individu. (Zuckerman 1990)