SANTE

Définitions :

- Organisme Mondial de la Santé, 1946, in Dossier EPS n°35 : “ la santé n’est pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmité mais un état total de bien être physique mental et social ”.

- “ La santé et la maladie ne sont pas deux modes différents essentiellement, il n’y a entre ces 2 manières d’être que des différences de degrés. L’exagération , la disproportion, la dysharmonie, des phénomènes normaux constitue des état maladifs ”. BERNARD.

- “ L’éducation à la santé est un processus d’apprentissage volontaire individuel ou collectif, impliquant notamment connaissances, participations et auto-prise en charge ” BURY, 1988.

- “ Une norme ne permet pas de dire qu’un individu est sain ou malade ” GOLDSTEIN.

- “ La santé, qu’il s’agisse de sa préservation, de sa restauration ou de son dépassement, à toujours constitué une préoccupation centrale pour l’EP ” DELIGNIERES.

- “ Chaque époque, chaque groupe sociale, chaque APS même véhicule sa propre conception de la santé, conforme à ses attentes et à des intérêts ” DELIGNIERES, 1994

- “ L’éducation pour la santé est toute combinaison d’expériences d’apprentissage conçue pour faciliter des adaptations volontaires du comportement conduisant à la santé ”. MANDERSCHEID 1994

Trois types de santés
Nous pouvons distinguer trois types de santés (ce qui induit que l’on ne parle plus de LA santé mais DES santés) : physique psychologique et sociale.
 

 CONNAISSANCES INSTITUTIONELLES
 

“ La maîtrise des réactions émotionnelles, le dosage de l’effort et l’identification des facteurs de risque corporels aident l’élève à organiser ses apprentissage seul ou avec les autres ” programmes 6ème 18/6/1996

“ Plus largement et par rapport aux autres<discipline (…) l’EPS participe de façons spécifique à l’éducation à la santé programmes 6ème 18/6/1996

“ (…) se familiariser avec les règles de vie. (…) Comprendre les effets de l’apprentissage et de l’entraînement sur le développement corporel ” programme cycle central 10/01/97

“ en EPS ces répercussions dues à l’adolescence dues sont amplifiées par l’importance des transformations morphologique ” programme cycle central 10/01/97
 
“ Cela leur permet d’accéder aux connaissances relatives à l’organisation et à l’entretien de leur vie physique afin qu’ils se maintiennent en bonne santé ”
(Programme de 3ème, Arrêté du 15/09/98).

“ Aider l’élève dans sa construction de personnalité, en lui donnant les moyens de délibérer, de juger, de choisir, en le rendant responsable de sa santé et en le préparant à l’exercice de sa citoyenneté , tel est une des missions éducative de l’école. ” Ségolène Royal 1999

“ Son enseignement fait vivre à tous les élèves des expériences corporelles […] qui permettent au travers de la réussite, l’accès à […] l’équilibre et le développement personnel ”
(Programme de seconde, B.O hors série n 6 du 31 août 2000).

“ Ces expériences corporelles favorisent : (…) L’acquisition des compétences et connaissances nécessaires à l’entretient de la vie physique et au développement de la santé tout au long de la vie ” (Programme de seconde, B.O hors série n 6 du 31 août 2000).
 

 CONNAISSANCES SCIENTIFIQUE

Santé physique :

Effets positifs

PIERRON pense qu’intervenir sur la santé des élèves en EPS suppose quelques problèmes : il se demande si la pratique d’APS à l’âge scolaire peut garantir une pratique à l’âge adulte. Il montre que les habitudes que l’on donne aux enfants et aux adolescents ne sont pas forcément transférées à l’âge adulte.
L’idée de maintenir un pratique physique à tous les âges de l’existence est liée à la perception de bénéfices associées à cette pratique, ainsi qu’à la perception du besoin qu’en aurait l’individu.
Dans le même sens, MANIDI-FAES (1997), montre que la pratique à l’âge adulte n’est pas forcément imputable à la pratique avant 20 ans. En effet, 53% des personnes déclarent avoir commencées leur pratique physique avant 20 ans, alors que 41% ont commencées avant 40 ans. De plus, l’idée de la santé n’existe pas chez les jeunes. La pratique ne sera pas rattaché à un souci de santé.

PERRIN EN 1973, distingue 4 modalités d’investissement dans les pratiques physiques en relation avec la façon de définir la santé :
- Les hédonistes : ceux sont les élèves orientés vers le plaisir de la pratique. Ils sont en bonne santé, il son centrés sur l’amusement.
- Les hygiénistes : ils sont préoccupés par leur mauvaise santé. Il s ont un mode d’engagement tempéré voire limité par l’activité. la quête de santé s’actualise au travers de soins et de médicaments plutôt que dans la recherche de pratiques physiques.
- Les volontaristes : ils sont caractérisés par une attention portée sur le corps. L’engagement est cadré par le regard que les autres portent sur eux. Ils confirment leur capacité respiratoire dans les actions cycliques et répétitives du footing, de la natation, de la gym.
- Les fatalistes : ils négligent leur corps est sont indifférents à la pratique d’APS.
Ces 4 profils présentent un rapport bien différencié à la pratique physique et à leur propre corps. Le lien entre santé et pratique physique dépend de la représentation du corps préconiser. Une pratique physique à des individus passera par des arguments différents pour chacun des profils.

Restaurer la santé par une pratique physique adapté
choix de certaines APSA,
aménagement de la pratique
dosage de l’intensité)
exemples :
Agir contre l’obésité ; Prévenir le bronchospasme post exercice ; Augmentation de la masse osseuse (prévention de l’ostéoporose) ; Prendre en compte les APSA significatives pour les élèves ; Bien être dans la vie courante.
Illustration pour l’asthme :
“ En fait il faut considérer que c’est le sport qui est mal adapté à l’asthmatique et non l’inverse ” Terral, Menardo, Michel 1986

Développer et entretenir son potentiel physique par la pratique physique et sportive :
HAAS montre que l’aptitude physique ne supprime pas la réactivité bronchique mais elle permet de reculer le seuil d’apparition du BPE. Pour cela il faut faire pratiquer aux élèves des échauffements protecteurs.
Exemples : Course de 30 sec. Et récupération de 1 min. 30 sec. (à faire 7 fois).
Course de 15 min. à allure constante à 60% VO2 max.
 

 “ Un entraînement physique régulier pendant l’adolescence permet non seulement un gain de VO2 max, mais aussi une augmentation de la valeur du seuil anaérobie ” MERCIER, VAGO, MACABIER, PREFAUT 1996.
“ Chez les adolescents sportifs, les valeurs absolues et relatives de la puissances anaérobie alactique sont très supérieurs à celles des sujets normaux du même âge. (+ 20 % chez les 13 17 ans) ” PIRNAY. CRIELAARD. 1986

Effets négatifs
Certains auteurs comme LEGROS “ montrent que la pratique sportive aujourd’hui retarde la croissance chez les adolescents ”.
Traumatologie sportive, fragilité particulière de l’adolescent.
“ Il semble que l’adaptation aux sports, dits de résistance ne s’établit que tardivement et que ceux-ci devraient être abordés avec prudence chez l’enfant pré-pubère et l’adolescent ” POORTMANS 1986.
 
 

La santé psychologique :

1. Augmenter l'estime de soi :
C'est l'expression d'une approbation ou d'une désapprobation portée sur soi-même. L'estime de soi est un trait de personnalité, elle est très stable. L'estime générale de soi serait constituée, entre autres, d'un domaine "physique ".
BIDDLE (1994) “ montre que chez les adolescents (collège, lycée) le domaine " physique " est sur valorisée. L'EPS a donc un rôle important à jouer : c'est en les mettant en situation de réussite et en leur faisant connaître leurs progrès que l'estime de soi va augmenter ”.
THERME pense qu’ “ en agissant sur l’estime de soi, la violence va régresser et des comportements citoyens apparaîtrons ”.

2. Procurer du plaisir :
DELIGNIERES & PEREZ (1997) montrent que l'orientation motivationnelle de maîtrise permet à l'élève de ressentir du plaisir dans la pratique physique, même en cas d'échec relatif. BIDDLE (1993) montre que le climat de maîtrise renforce ce plaisir de pratique. En effet, l'apprentissage devient quelque chose de plaisant. L'EPS peut mettre en place cette orientation de maîtrise notamment en valorisant les progrès des élèves (fiches de progrès et non de classement).
Pour inciter les élèves à avoir une pratique physique, des auteurs comme COGERINO préconisent de s’appuyer sur les motivations à l’égard du sport, car le souci de la santé est absent de leurs préoccupations : la motivation intrinsèque y est perçue comme le facteur essentiel.
LUCKE et SINCLAIR (1995) montre que le plaisir ressenti par les élèves dans la pratique physique est fortement corrélée à l’attitude du professeur : le comportement de l’enseignant et les contenus des projets en EPS ont un impact important sur l’attitude des élèves. En d’autres termes, ceux qui ont une expérience positive de la relation avec l’enseignant dénotent une attitude favorable à la pratique physique.

3. La crise de l'adolescence :
Vers 15 ans, les transformations corporelles entraînent une crise d'identité. L'enfant doit redéfinir son identité. Pour cela, il va avoir besoin de s'extérioriser, d'agir. " En EPS, ces répercussions dues à l'adolescence sont amplifiées par l'importance des transformations morphologiques " (programme du cycle central, arrêté du 10/01/97). En EPS, il faut donc l'aider à retrouver des repères qui l'aideront à construire sa propre personnalité d'adulte. Par exemple, la gymnastique permet de construire de nouveaux repères perceptifs, idem pour la natation.
 

La santé sociale :

Nous envisagerons la santé sociale comme une conséquence des deux premiers aspects.
1. La citoyenneté :
Ainsi, en valorisant le plaisir, les élèves vont réaliser des progrès ce qui agira peu à peu sur leur estime de soi. P. THERME (L'échec scolaire, l'exclusion et la pratique sportive, 1995) pense qu'en agissant sur l'estime de soi, la violence va régresser et des comportements citoyens apparaîtront.

2. Avoir un projet :
Il s’agit d’avoir une perspective orientant les comportements de l’élève. Cette perspective peut être liée, notamment au lycée, à un projet de formation personnel, c’est à dire commencer à s’orienter vers un travail. Les perspectives, à ce niveau, de l’EPS  amènent à un métier du sport (BE, Professeur, Manager d’une entreprise sportive, éducateur spécialisé…).

3. S’insérer dans un groupe :
Il s’agit là du besoin d’affiliation. Pour cela, il est nécessaire de se trouver des intérêts communs permettant le rapprochement des individus dans la réalisation de ces intérêts. A ce niveau, l’EPS peut permettre de rapprocher les élèves autour de son objet : les activités physiques. Dans ce cadre, l’AS même si ne touche que12 à 20% des élèves) présente un intérêt majeur, car elle permet la mise en place de projet réels autour d’une équipe par exemple (en sport collectifs, mais aussi il est possible de monter une équipe de judo ; ces équipes peuvent se présenter aux différents championnats UNSS).

 CONNAISSANCES EMPIRIQUES

Facteurs influençant la condition physique

1- Facteurs directs
Les activités physiques  selon les trois composantes a savoir musculaire psychotonique, musculaire et organique.
Influence plus ou moins importante en fonction des résultats escomptés et du type d’activité pratiqué
 
2- Facteurs indirects
- âge
- hygiène alimentaire
- passif traumatologique
- hygiène de vie : qualité du sommeil, méfaits du tabac, de l’alcool de la drogue
- qualité de vie : nuisances extérieures, niveau de stress, rythme de travail/ rythme de repos,      loisirs environnement, espace de vie, air lumière…
- qualité du sommeil de la récupération
- équilibre de la vie affective
 

Liens entre la condition physique et l’amélioration de la santé
 Quelques principes à ne pas occulter , c’est à dire une pratique régulière  (2,3 fois/semaine) et avec un minimum d’intensité (mobilisation de 2/3 des masses musculaires pendant 30 s).
Effets sur la santé physique
L’organisme est conçu pour le mouvement et tous les systèmes de l’organisme vont se développer de manière optimale s’il est stimulé, à l’inverse cela se traduit par par un fléau
la sédentarité.
Effets :
maladies cardio-vasculaires (pratique associé à une diminution de ces maladies)
les accidents cérébraux (simple fait de marcher à un effet protecteur)
le diabète (risque diminuer de 50 %),
Obesité (exercice physique aide à réguler son poids)
faiblesse articulaire et musculaire densité osseuse
migraine scolaire (lutte contre avec des efforts aérobie).
Effets sur la santé mentale
Diminution du stress, de l’anxiété, des dépressions.
Augmentation de la confiance en soi l’estime de soi de la perception (sentiment de compétence) de soi.
Effets sur la santé sociale
Lutte contre la violence envers soi (anorexie…) envers les autres, envers l’environnement
Physique.
 

 CONNAISSANCES DIDACTIQUES

G.COGERINO diverses conceptions de gestion de sa vie physique
Préventive et sécuritaire

cf art J.Vives “ De la gymnastique utilitaire de P.Coubertin à une gymnastique pour la vie ” revue EPS n242 ;

 cf art M.Gendrier “ l’EPUP ” revue EPS 249)
Méthodologique

cf Cl.Pineau introduction à une didactique de l’EP. Dossier EPS n8 1990

cf art M.Pirot “ Savoir s’échauffer ” revue EPS n260)
Sociale
 
cf  P.J Doulat et R.Né “ Former à la citoyenneté oui et pour tous ” revue EPS n242
Maximaliste et intégrative
 
cf C.Perrin et Motta “ Analyse d’un cas de contenus interdisciplinaire visant la prévention du sida ” recherche en EPS bilan et perspectives ;édition revue EPS
 
cf D.Delignières et C.Garsault “ Objectifs et contenus de l’EPS ”