Leçon 8 :  L'organisation des idées

   Une fois des points de vue envisagés, il est nécessaire de chercher dans ses connaissances les éléments qui pourront l'appuyer.
La méthode proposée est bien à concevoir comme un outil pour faire émerger une hiérarchie des concepts qui servira ensuite, dans une démarche d'affinement des points de vue, à rédiger le plan détaillé.
Les points de vue et les arguments définitifs de la dissertation doivent être ciselés, construits sur mesure pour le sujet posé. Ils sont construits à partir de points de vue et arguments pré-établis de façon thématique. Ces points de vue et arguments thématiques représentent l'état actuel des idées actuellement acceptables dans le champ de l'EPS. Pour être encore plus clair, les PV et Arg. reconnus par les correcteurs de l'écrit 2.

          Deux étapes sont à suivre :

  1.  choisir des éléments scientifiques, didactiques, institutionnels, empiriques qui semblent utiles à la défense du point de vue (les preuves ou explications) et les organiser les unes par rapport aux autres de manière à créer une cohérence entre elles.
  2. regrouper cet ensemble qui se rapportent au point de vue à défendre sous des idées communes qui serviront alors d'arguments ( Elèves, Profs, Savoir, Valeurs)
   On regroupe les preuves de nature différente se rapportant à la même idée (c'est le principe de la ressemblance).

   Les idées et les preuves qui serviront à la démonstration du point de vue sont alors trouvées. Il s'agit maintenant de les organiser dans un ordre cohérent.

   La cohérence de l'ordre, de l'organisation des idées dépend toujours de la démarche logique, de la règle que l'on s'impose. Cette démarche est généralement explicitée dans le sujet divisé et se manifeste dans les transitions entre les paragraphes.

   Ainsi, si l'on veut comparer  deux positions épistémologiques, on n'obtiendra pas le même ordre logique que si l'on veut comparer les auteurs de ces deux positions. Si l'on veut examiner les arguments favorables à un point de vue pour ensuite les opposer aux arguments défavorables pour finalement tirer une conclusion, on n'obtiendra pas la même organisation des idées que si on veut démontrer les idées principales des positions qui illustrent et qui démontrent  le point de vue retenu. Ces variantes expliquent qu'il y a plusieurs façons d'établir la cohérence d'un texte. Ces façons correspondent à différents types de plans.

   Voici différents exemples de plans qui organisent les idées de manière différente mais qui pourtant cherchent tous à défendre, à propos du  point de vue que :

les modélisations des activités motrices complexes au moyen des théories de l'information expliquent en partie seulement le fonctionnement des élèves.
 

  Le plan démonstratif

   Le plan démonstratif consiste à organiser les idées de manière à démontrer  l'existence et la pertinence du point de vue retenu par des connaissances . Les arguments servent alors à avancer des idées qui vont dans le sens du point de  vue.  On ne
   compare pas les connaissances ou des éléments précis de celles-ci (comme les expérimentations, par exemple), on se contente de montrer que l'idée retenue se  retrouve dans les expérimentations, indépendamment de leur comparaison.

   Par exemple :
     1. la conception de l'action motrice chez les psychologues théoriciens de l'information
              1.1 les boucles de rétroactions Adams, Schmitt
              1.2 l'analogie avec les programmes informatiques écrit en langages classiques (basic, cobol, fortran...)
              1.3 l'expérience de Wadman
     2. la description différente des psychologues dynamiciens
              2.1 la critique par la puissance de calcul nécessaire pour faire fonctionner un tel modèle à cause du très grand nombre de
               degrés de liberté du corps humain.
              2.2 l'exemple de la termitière
              2.3 l'expérience de Kelso ; le paysage des attracteurs.
 
 

  Le plan comparatif

   Dans le plan comparatif, les idées sont présentées dans la comparaison de deux ou plusieurs éléments (deux textes, trois personnages, etc.). La cohérence est établie par la nécessité de comparer une même idée dans  plus d'une manifestation. Le point de vue est alors défendu par le résultat de la comparaison. Par exemple, on peut comparer la conception de l'action motrice
   chez Wadman et chez Kelso ; ou bien chez selon le type de langage informatique (classique ou orienté objet)
   etc.

   Voici deux plans  comparatifs. Le premier est construit selon la règle de comparer les deux auteurs, le second selon la règle de comparer les  langages informatiques.
   Exemple 1 : comparaison entre les auteurs
      1. l'expérience de Wadman
           1.1 la description de la manip.
               i.Les conditions
              ii.Les résultats
           1.2 les interprétations
               i.sur le plan scientifique
              ii sur le plan de l'EPS
      2. l'expérience de Kelso
          2.1 la description de la manip.
                i.Les conditions
              ii.Les résultats
          2.2  les interprétations
               i.sur le plan scientifique
              ii sur le plan de l'EPS
      3. comparaison
          3.1 des pratiques différentes peuvent s'expliquer par des références scientifiques qui divergent

          3.2 description différente
 

   On pourrait multiplier les exemples de plans comparatifs. Il suffit d'opposer deux éléments présents dans les connaissances pour le faire. On pourrait ainsi  examiner la conception de l'action motrice chez les enseignants par rapport à la conception des psychologues. À ce moment, la règle logique qui établit la cohérence serait le statut institutionnels des acteurs.

   L'important est d'établir une règle logique que l'on respectera tout au long de la dissertation, ce qui devrait assurer la cohérence des idées du texte.
 

   Le plan dialectique

   Le plan dialectique est le plan du débat. On examine les arguments en faveur d'un point de vue, puis les arguments en sa défaveur pour finalement trancher  la question en choisissant un point de vue ou en en formulant un nouveau à la  lumière de la confrontation de la thèse (arguments favorables) et de l'antithèse  (arguments défavorables). C'est le plan où on pèse le pour et le contre d'une  question, où on examine les deux faces de la médaille avant de conclure  laquelle il faut retenir ou ne pas retenir, ou quels aspects de chaque face il faut considérer.
L'ordre de ce plan est pré-déterminé : on présente une thèse, son antithèse et on fait la synthèse des deux en les confrontant.

   Un problème fréquent rencontré dans les copies d'élèves utilisant ce type de  plan est l'impression de contradiction qui peut facilement ressortir de ce genre de texte. Souvent, cette fausse impression est simplement due à l'absence de transitions adéquates montrant clairement la démarche logique retenue par l'étudiant.

  Ces différents exemples montrent bien qu'un même point de vue peut se défendre de plusieurs manières différentes. Ce qui est important de retenir, c'est que l'organisation des idées doit se faire autour d'une règle logique, d'une démarche logique que l'on respectera tout au long de la dissertation. Il n'y a pas de plan meilleur ou pire... il suffit de rester cohérent en organisant ses idées selon une règle logique que l'on respectera tout au long de sa dissertation.